Ce que Ségolène Royal n'a pas assez vu [...], E. Lagneau
Article de revue
Eric Lagneau, 2009. « Ce que Ségolène Royal n’a pas assez vu. L’AFP entre réalismes politique et économique », Réseaux, n°157-158.
Mis à jour le 7/25/25
Relever l’importance de l’Agence France-Presse dans le fonctionnement du système médiatique français n’a plus rien d’une révélation sociologique [1]. Mais il reste relativement rare de voir une dépêche de l’AFP portant sur une information exclusive et révélée à l’initiative de ses journalistes, faire véritablement événement et recevoir un écho tel que le cours de l’actualité politique s’en trouve clairement affecté. C’est pourtant ce qui s’est passé le dimanche 17 juin 2007 quand, en pleine soirée électorale du second tour des élections législatives en France, l’AFP a officialisé la rupture « conjugale » entre l’ancienne candidate à la présidentielle Ségolène Royal et le premier secrétaire du Parti socialiste François Hollande. L’annonce est immédiatement commentée sur les plateaux de télévision, par les journalistes et par un personnel politique surpris ou contrarié [2], au point de ravir en partie la vedette à l’analyse des enseignements d’un scrutin pourtant marqué par la surprenante résistance du Parti socialiste à la « vague UMP » prédite. Et le lendemain, la rupture est en très bonne place dans toutes les gazettes. Le Parisien choisit même de consacrer sa une au sujet, reléguant au second plan les législatives.
