Centre de la Vieille Charité

Centre de la Vieille Charité - Salle d'animation du MAM

Le 25/09/2022

De 14h00 à 16h00

gratuit
sur réservation

Intervenante·s

Portrait de Yolaine Escande
Porteur de projet

Yolaine Escande

Arts graphiques

Portrait de Yolaine Escande
Intervenant•e

Yolaine Escande

Arts graphiques

portrait
Intervenant•e

Chen Tian

Histoire de l’art

portrait
Intervenant•e

Michèle Leung

Anthropologie

Attention : COMPLET !

Nous vivons sans cesse à contre-temps. Même avec la meilleure volonté du monde, lorsque nous parlons, lorsque nous pensons, lorsque nous rêvons, nous sommes à contre-temps : le passé et le futur se mêlent sans que nous en ayons conscience et saisir l’instant présent est une gageure.

À travers l’expérience vécue du tracé au pinceau de caractères chinois, l’atelier de calligraphie propose de faire vivre aux participants l’instant présent, sans contre-temps, et de permettre à chaque participant ou participante, droitier ou gaucher, de vivre cette expérience du recentrement à travers la manipulation du pinceau et la graphie de plusieurs caractères chinois, dont la signification leur sera expliquée.

 

À la fin de l’atelier de 2h, chaque participant aura réalisé une calligraphie de plusieurs caractères.

 

 

Image : © DR

productions ayant inspiré l'événement

Henry Kao (Gao Shang-ren), The Psychology of Calligraphy (Shufa xinlixue), Taipei, Dongda tushu (1986)
Henry S. R. Kao, « Shufa : Chinese Calligraphic Handwriting (CCH) for Health and Behavioural Therapy », in Carl Martin Allwood, John W. Berry (éd.), International Journal of Psychology, vol. 41, n° 4, « Special Issue on the Indigenous Psychologies », p. 282-286 (2006)
Min Xu, Henry S. R. Kao, Manlin Zhang, Stewart P. W. Lam et Wei Wang, « Cognitive-Neural Effects of Brush Writing of Chinese Characters : Cortical Excitation of Theta Rhythm », Evidence-Based Complementary and Alternative Medicine [En ligne], vol. 2013, doi : 10.1155/2013/975190 (2013). En ligne : http://www.hindawi.com/ journals/ecam/2013/975190/
Timothy CY Kwok, Xue Bai, Henry S. R. Kao, Jessie CY Li et Florence KY Ho, « Cognitive Effects of Calligraphy Therapy for Older People : A Randomized Controlled Trial in Hong Kong », Clinical Interventions in Aging [En ligne], n° 6, p. 269-273 (2011). En ligne : http://www.ncbi.nlm.nih. gov/pmc/articles/PMC3212418/)

structures porteuses

Centre de recherche sur les arts et le langage – CRAL (EHESS/CNRS)

En savoir plus

Téléphone portable du porteur
Précision type de manifestation
atelier tout public de calligraphie chinoise
Telephone fixe du porteur

Nous vivons sans cesse à contre-temps. Même avec la meilleure volonté du monde, lorsque nous parlons, lorsque nous pensons, lorsque nous rêvons, nous sommes à contre-temps: le passé et le futur se mêlent sans que nous en ayons conscience et saisir l’instant présent est une gageure. Le projet se propose, à travers l’expérience vécue du tracé au pinceau de caractères chinois, dans un ou des ateliers de calligraphie, sur place, de faire vivre aux participants l’instant pré

Texte front

Attention : COMPLET !

Nous vivons sans cesse à contre-temps. Même avec la meilleure volonté du monde, lorsque nous parlons, lorsque nous pensons, lorsque nous rêvons, nous sommes à contre-temps : le passé et le futur se mêlent sans que nous en ayons conscience et saisir l’instant présent est une gageure.

À travers l’expérience vécue du tracé au pinceau de caractères chinois, l’atelier de calligraphie propose de faire vivre aux participants l’instant présent, sans contre-temps, et de permettre à chaque participant ou participante, droitier ou gaucher, de vivre cette expérience du recentrement à travers la manipulation du pinceau et la graphie de plusieurs caractères chinois, dont la signification leur sera expliquée.

 

À la fin de l’atelier de 2h, chaque participant aura réalisé une calligraphie de plusieurs caractères.

 

 

Texte libre

introduction

Nous vivons sans cesse à contre-temps. Même avec la meilleure volonté du monde, lorsque nous parlons, lorsque nous pensons, lorsque nous rêvons, nous sommes à contre-temps : le passé et le futur se mêlent sans que nous en ayons conscience et saisir l’instant présent est une gageure. Le projet se propose, à travers l’expérience vécue du tracé au pinceau de caractères chinois, dans un ou des ateliers de calligraphie organisés sur place au sein de deux des institutions marseillaises, de faire vivre aux participants l’instant présent, sans contre-temps.

 

Qu’est-ce que la calligraphie chinoise ?

En chinois, ce que l'on traduit par commodité "calligraphie" signifie "discipline d'écriture" et désigne l'art issu de l'écriture de tous les jours.

La calligraphie chinoise nécessite un matériel très simple : le pinceau, aux poils souples et terminés par une pointe acérée, l’encre, qu’on obtient en frottant un bâton d’encre sur une pierre à encre, et le papier de riz.

La technique de la calligraphie, ou de la peinture chinoises, sur papier fin, souple et absorbant ne supporte ni retouche ni correction. L’exécution ne tolère ni hésitation, ni repentir. Quant à l’appréciation, elle porte non pas sur le résultat fini du tracé ni sur le geste mais sur la qualité du processus créatif dans son entier, qui englobe la méditation-concentration du scripteur et l’effet visuel de son tracé sur le ou les spectateurs.

L’écriture chinoise, la seule au monde à être demeurée de type idéographique de ses origines jusqu’à nos jours, n’est pas un pur décalque de la parole, contrairement aux langues alphabétiques. Elle est composée de caractères et non d’un alphabet. Chaque caractère représente un mot à part entière. Le chinois s’écrit en colonnes, de haut en bas et de droite à gauche. En revanche, les traits au sein des caractères chinois sont généralement réalisés de gauche à droite et de haut en bas. La calligraphie inculque le tracé de chaque caractère à partir de formes simples : le trait horizontal, le trait vertical, le trait oblique et le point. Ensuite, la composition de chaque caractère consiste à agencer ces formes simples entre elles autour d’un centre, en sorte que chaque caractère apparaisse distinctement et soit lisible.

Alors que la géométrie occidentale découpe l’espace, la composition chinoise repose sur les liens qui unissent les divers éléments de l’espace. Dans cette conception, chaque nouveau trait dépend de celui qui le précède et influe sur celui qui le suit ; chaque élément ne peut être évalué isolément mais seulement dans sa relation avec les autres. Ainsi, le support, généralement blanc, est-il employé de façon efficace : il devient un élément signifiant. C’est en effet le support, blanc et vide, par opposition au tracé noir et plein, qui permet aux formes de s’incarner et de répondre les unes aux autres. Dans un caractère calligraphié, les espaces blancs entre les traits constituent à la fois le lien entre ces divers éléments et celui qui se tisse dans une colonne entre les caractères et entre les différentes colonnes.

La construction de chaque caractère se faisant à partir du centre et n’étant pas linéaire conduit à un recentrement de l’être humain lors de la graphie de chaque nouveau caractère. Par analogie, l’être humain retrouve sa place dans le cosmos.

Au lieu de subir la tyrannie du temps, parce qu’il ou elle vit à contre-temps, ce qui est inévitable, le scripteur s’inscrit dans le mouvement perpétuel de l’univers et y participe.

 

Calligraphie chinoise et temps

Réintroduire la durée dans l’espace en recentrant sans cesse la présence humaine, en organisant un monde autour d’un centre, permet à l’humain de dépasser la tyrannie du temps et de retrouver sa place au sein du cosmos. En outre, en lui offrant une vision globalisante sur chaque caractère, elle lui permet idéalement de faire fi des limitations spatio-temporelles inhérentes à la condition d’humain et de “devenir” le monde lui-même, en quittant le contre-temps.

C’est que la calligraphie chinoise n’est pas qu’un art de l’espace mais aussi et surtout un art du temps : le tracé de chaque trait, puis de chaque caractère, exige un parcours temporel. Le temps n’est alors pas vécu comme un instrument de la mort mais comme la manifestation de changements dans l’espace. Ainsi, en passant d’un trait à un autre, d’un caractère à un autre, le scripteur doit prévoir l’émergence du changement. Dans le passage d’un trait à un autre et d’un caractère, puis d’une colonne à une autre, l’œil qui les observe et l’artiste qui les conçoit se recentrent à chaque changement. La place de l’humain est ainsi toujours prévue. Et pourtant le mouvement est toujours latent, puisque chaque élément tracé est déjà le commencement du suivant et la continuation du précédent. Ce mouvement spatio-temporel induit le recours à la mémoire pour faire le lien entre les différentes parties et provoque l’intervention active du scripteur puis du spectateur.

 

Apports des recherches en neuropsychologie

Il est prouvé que l’exercice de la calligraphie chinoise aide à la concentration, même chez des personnes hyperactives, et même chez des gens âgés.

Les récentes recherches en neuropsychologie, notamment de Henry Kao (Gao Shang-ren) sur l’écriture au pinceau, qui se penchent sur son utilité dans le fonctionnement mécanique du corps humain, ont permis de comprendre pourquoi la calligraphie chinoise est encore considérée comme un moyen « de se parfaire » (xiuyang) et de connaissance de soi. La calligraphie est perçue dans ces études comme une thérapie : lorsqu’un patient écrit au pinceau, son souffle est plus régulier et profond, son cœur plus lent que lorsqu’il reste assis à lire, par exemple. Par conséquent, sa pression artérielle baisse, etc., et l’écriture au pinceau contribue à sa santé psychique et physique.

Autrement dit, l'écriture chinoise calligraphiée au pinceau peut être un instrument de bienfaits y compris pour tous ceux et celles qui n'appartiennent pas à la culture chinoise, pourvu qu'ils ou elles acceptent d'en vivre l'expérience, à travers l'exercice temporel de la pratique.

 

(Henry Kao (Gao Shang-ren), The Psychology of Calligraphy (Shufa xinlixue), Taipei, Dongda tushu, 1986.
On peut lire en anglais : Henry S. R. Kao, « Shufa : Chinese Calligraphic Handwriting (CCH) for Health and Behavioural Therapy », in Carl Martin Allwood, John W. Berry (éd.), International Journal of Psychology, vol. 41, n° 4, « Special Issue on the Indigenous Psychologies », 2006, p. 282-286 ; Min Xu, Henry S. R. Kao, Manlin Zhang, Stewart P. W. Lam et Wei Wang, « Cognitive-Neural Effects of Brush Writing of Chinese Characters : Cortical Excitation of Theta Rhythm », Evidence-Based Complementary and Alternative Medicine [En ligne], vol. 2013, doi : 10.1155/2013/975190, 2013, http://www.hindawi.com/ journals/ecam/2013/975190/ ; Timothy CY Kwok, Xue Bai, Henry S. R. Kao, Jessie CY Li et Florence KY Ho, « Cognitive Effects of Calligraphy Therapy for Older People : A Randomized Controlled Trial in Hong Kong », Clinical Interventions in Aging [En ligne], n° 6, 2011, p. 269-273, http://www.ncbi.nlm.nih. gov/pmc/articles/PMC3212418/)

 

L’expérience de la pratique

Chaque atelier de calligraphie chinoise aura une durée de deux heures, et comptera au maximum 20 participants tous publics par atelier.

L’atelier consiste à permettre à chaque participant ou participante, qu’il ou elle soit droitier ou gaucher (en principe, la calligraphie chinoise s'adresse exclusivement aux droitiers), de vivre cette expérience du recentrement à travers la manipulation du pinceau et la graphie de plusieurs caractères chinois, dont la signification leur sera expliquée. A la fin de l’atelier de 2h, chaque participant aura réalisé une calligraphie de plusieurs caractères.

Il ne s’agira donc pas d’une transmission des savoirs théorique exigeant une accumulation de connaissances, mais au contraire d’une expérience du savoir pratique et agissante, sollicitant la participation active du public.

Les ateliers pourraient avoir lieu dans deux des institutions muséales marseillaises mentionnées dans l'appel à propositions et en liaison avec deux des expositions listées.

 

Les ateliers dans les musées de Marseille

Sur une journée ou deux demi-journées, on pourrait prévoir un, voire deux ateliers.

Un atelier pourrait se tenir au musée des arts décoratifs, en liaison avec l’exposition

L’Asie fantasmée. Histoires d’exotisme dans les collections d’arts décoratifs des Musées de Marseille, XVIIIe - XIXe siècle, Château Borély - Musée des Arts décoratifs, de la Faïence et de la mode (2e exposition listée dans l’appel à propositions).

L’atelier pourrait être l’occasion de dé-fantasmer l’imaginaire occidental se rapportant à l’écriture chinoise qui en fait une écriture universelle par son aspect idéographique (Ezra Pound, Henri Michaux), en montrant que son côté universel ne tient pas du tout à l’idéographie mais à son rapport au temps.

 

Un autre atelier pourrait avoir lieu au musée d’Histoire de Marseille, en liaison avec l’exposition L’objet d’une rencontre. Design et artisanat, Musée d'Histoire de Marseille (6e exposition listée dans l’appel à propositions), en mettant l’accent cette fois sur les « quatre trésors » d’objets artisanaux indispensables à la calligraphie chinoise, à savoir le pinceau, l’encre, l’encrier et le papier. Ces objets sont au centre de la rencontre entre le ou la calligraphe, ceux ou celles qui regardent ses œuvres et les interactions sociales induites par leur fabrication, leur recherche, leur appréciation, etc. La calligraphie chinoise est l’un des arts qui favorise leur création, leur transmission, leur appréciation et évidemment, leur utilisation sans cesse renouvelée, y compris dans l'art contemporain.

 

Les participantes

Les ateliers de calligraphie chinoise seront animés et conduits par Yolaine Escande, calligraphe elle-même reconnue comme telle en Chine, où elle participe chaque année à des concours de calligraphie et de peinture.

Tian Chen et Michèle Leung seront les assistantes de Yolaine Escande, la calligraphie chinoise n’est pas leur spécialité, mais elles la pratiquent.

Momoko Seto, réalisatrice au CRAL, se chargera de réaliser un film à partir de ces ateliers. Elle devra donc être sur place pour les filmer. 

 

Tian Chen, doctorante au CRAL, travaille sur la chinoiserie et sera particulièrement intéressée par l’exposition L’Asie fantasmée au Château Borély - Musée des Arts décoratifs, de la Faïence et de la mode.

Michèle Leung, doctorante au CRAL, travaille sur l’encre chinoise, et l’exposition L’objet d’une rencontre. Design et artisanat, au Musée d'Histoire de Marseille sera particulièrement indiquée en liaison avec sa recherche.

Momoko Seto a déjà réalisé de nombreux films autour des activités des membres du CRAL et de l’EHESS.

 

Commentaires ou remarques
pas de contraintes de dates plutôt du 21 au 23 pas de contraintes de dates préférence pour les 23-25/09. contraintes de lieux et d’espaces:

les participants devront avoir chacun suffisamment de place, il faut donc un espace de table d'au moins 80 cm² par personne pour que tout le monde puisse écrire à l’aise (voir photos atelier).

Les participants devront être sur un côté de table (pas face à face), en laissant assez de place derrière eux pour que Yolaine Escande puisse passer de l'un à l'autre pour leur montrer les gestes et leur faire prendre conscience de la bonne position du corps et du pinceau (voir photos atelier).

une organisation des tables en U serait idéale.


Email du porteur
yolesc@ehess.fr
Evénement continu
Non
Evénement filmé
Off
Interprété en langue des signes française
Off