
Bibliothèque de l'Alcazar
Bibliothèque de l'Alcazar - département société
Du 20 au 23/09/2023
De 13h00 à 18h00
Intervenante·s

Exposition visible du mardi au samedi, 13h-18h, du 12 au 23 septembre 2023.
La société zapatiste – organisée en autonomie dans le sud-est du Mexique – est l’une des utopies réelles les plus reconnues au niveau international. La participation des femmes pour une société zapatiste égalitaire y est primordiale. Dans le cadre de cette exposition dont les photographies sont issues de son terrain de recherche de thèse de doctorat, Ophélie Parent revient sur la Première rencontre politique, artistique, sportive et culturelle des femmes qui luttent, un évènement incontournable de la lutte internationaliste des femmes autochtones mayas zapatistes.
Du 8 au 11 mars 2018, à l’occasion de la Journée internationale de la femme, plus de sept mille femmes du monde se rassemblent lors de la « Première rencontre internationale politique, artistique, sportive, culturelle des femmes qui luttent », organisée par les femmes zapatistes dans l’Etat du Chiapas. Engagées dans la lutte des femmes, défendant la liberté d’autodétermination des peuples et revendiquant une idéologie anticapitaliste, les femmes zapatistes inspirent celles qui aspirent à un monde plus juste, plus égalitaire. Dès 1993, les femmes zapatistes, par la publication de la Loi Révolutionnaire des femmes, révolutionnaient les représentations collectives façonnées par l’imaginaire de la femme autochtone méprisée, soumises à l’autorité patriarcale familiale et communautaire et dénué de toute capacité d’action.
En publiant cette loi révolutionnaire et par le biais de discours lors d’évènements politiques spécifiques, les femmes zapatistes participent de l’enrichissement des réflexions sur le genre et le féminisme autour de perspectives considérant la race, la classe et le genre. Elles mettent ainsi en lumière les spécificités de l’engagement politique féminin autochtone sur le territoire chiapanèque et s’affirment comme des actrices de premier ordre de la construction de la société autonome zapatistes et des avancées sociales en termes d’égalité de genre et de participation politique féminine autochtone.
En organisant cette rencontre internationale exclusivement réservée aux femmes, les femmes zapatistes se positionnent ainsi comme des sujets politiques d’envergure de la lutte féministe, dans la redéfinition des contours du féminisme, incluant les représentations politiques féminines autochtones à partir de leurs épistémologies et contextes politiques et socio-culturels propres. Dès lors, une centaine d’évènements ont été répertoriés au Mexique, en Amérique latine et en Europe sous le même modèle. En 2021, une Rencontre de femmes, personnes trans, inter et non-binaires fut organisée en France à l’occasion de la venue de la délégation zapatiste en Europe.
La série est ici présentée sous forme de reportage-récit photographique, à la fois soucieuse de laisser place aux voix des femmes autochtones et d’inclure certaines bribes d’analyses scientifiques. Cette exposition a pour objectif d’être accessible à tou·tes et puisse rendre hommage aux voix contre-hégémoniques et sous-représentées de ces femmes investies dans la société et utopie réelle zapatiste. Focus sur cette rencontre qui a marqué des vies de femmes au niveau international.
Commissaire de l'exposition et photographe : Ophélie Parent
Le département Société de l'Alcazar se situe au 1er étage du bâtiment.
productions ayant inspiré l'événement
— Jérôme Baschet, La rébellion zapatiste : insurrection indienne et résistance planétaire, Paris, Flammarion, 2019.
— Jules Falquet, Imbrication : femmes, race et classe dans les mouvements sociaux, Vulaines-sur-Seine, Éditions du Croquant, 2019.
— Anahi MoralesHudon, « L’autonomie comme demande centrale du mouvement des femmes autochtones au Mexique au cours des années 90 », Recherches féministes, 24, 2, 2012, p. 135‑151.
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