Texte front
Le contretemps nous invite à nous dégager d’habitudes de pensée et de travail ancrées et situées. C’est l’enjeu de cet atelier pédagogique en deux volets. Dans un premier temps, il conduit au musée à la rencontre des objets, de leur opacité, de ce qu’ils ont d’anachronique à travers l'exposition "Objets migrateurs" pour ensuite aborder en salle les mesures (et démesures) du temps.
Engageant un dialogue entre disciplines au-delà de l’histoire humaine, il conduit aussi vers des ailleurs du temps du monde.
Atelier dans le cadre du dispositif ADAGE - programme Education Artistique & Culturelle (EAC) de l'Académie Aix-Marseille
Attention : atelier COMPLET
Texte libre
Rien de plus profondément ancré en nous, par la socialisation et par l’école – et rien de plus situé dès lors – que notre rapport, intime ou public, au temps.
L’objectif en deux volets de cette proposition d’atelier pédagogique consistera à mettre cette évidence première à l’épreuve : à contretemps donc. Car loin d’engager seulement la discipline historique, une réflexion fructueuse sur le temps doit s’efforcer de convoquer les cadres de pensée mobilisées par d’autres disciplines enseignées dans le Secondaire : de l’économie aux SVT en passant par… la musique – entre autres.
Un premier volet s’adressera aux élèves des collèges ou des lycées à partir du monde des objets. Premier dispositif possible : on aura pour ambition d’emmener les élèves aux musées ou à la grande exposition du moment. La rencontre avec les objets qui s’y trouvent, souvent opaques et intrigants, déplacés là depuis d’autres temps et d’autres espaces – ce faisant foncièrement anachroniques – ouvre vite un questionnaire éclairant sur ce qu’ils nous disent du temps. [Un autre dispositif pourra partir d’objets plus familiers aux élèves, choisis par eux en amont porteurs selon eux d’un rapport au passé au présent ou au futur : de l’univers, des humains ou d’eux-mêmes.]
Sur le mode de l’atelier-discussion, un second volet s’adressera aux enseignants du Secondaire autour de l’idée des mesures (démesures) du temps. En s’écartant de la métrique des historiens, on partira des petites unités du temps humain vécu et produit pour s’acheminer vers les temps inhumains, incommensurables, de la nature et du cosmos. Pour une part, cette réflexion sur les échelles temporelles ouvre sur un échange entre les disciplines qui, face au temps, mobilisent des outils et des mots gagnant à être confrontés. Pour une autre part, on s’attachera à partir des mêmes prémisses, d’attirer l’attention sur le temps du monde, sur les temps d’ailleurs. Les grandes périodisations familières qui structurent par exemple notre vision de l’histoire ont-elles ainsi aucun sens si l’on quitte « l’Europe… aux anciens parapets » ?