Avant les enseignes à néon, les écrans publicitaires et les posts sur les réseaux sociaux, il y avait le papier et ses affiches. Au XVIIIe siècle déjà, les murs des villes étaient recouverts de textes et d’informations hétérogènes, offrant un espace d’expression disputé entre les autorités et les particuliers. Par le biais de ces supports constamment renouvelées, les villes européennes modernes ont vu se côtoyer les nouvelles officielles et les décrets royaux, les annonces de particuliers recherchant du travail, faisant part d’un décès ou critiquant le pouvoir, et les publicités commerciales promouvant des spectacles, des produits ou des services plus ou moins légaux. Les murs de Marseille, ville portuaire, marchande et insurrectionnelle était eux aussi parsemés de ces éphémères qui témoignent tout autant des politiques entreprises par la municipalité et le pouvoir que de la vie quotidienne du Marseille populaire, de ses « escoubilliers », ses actrices, ses joueurs, ses contrebandiers. Afin de reconstituer le panorama visuel de cette ville en pleine mutation, nous vous invitons à une balade au cœur du centre-ville historique de Marseille. À plusieurs points, on apposera des reproductions de ces affiches du XVIIIe siècle, directement tirées des fonds des Archives municipales. Le public pourra ainsi se représenter les manières dont les imprimeurs et afficheurs captaient l’attention des passants et le tri que ces derniers avaient à faire face à la surabondance de ces contenus.