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Le poids d’un secret de famille a pesé sur l’enfance des romancières Adèle Yon et Clothilde Salleles, qui en ont fait le thème de leur premier roman. Dans Mon vrai nom est Elisabeth (Sous-sol, 2025) Adèle Yon remonte les traces de son arrière grand-mère diagnostiquée schizophrène, lobotomisée dans les années 1950, pour tenter de rompre le silence qui entoure la maladie de son aïeule. Clothilde Salleles évoque quant à elle dans Nos insomnies (Gallimard, 2025) le personnage de son père, dont elle n’a jamais réussi à croire qu’il se rendait au travail chaque jour. Dans cette rencontre, elles dialogueront avec Irène Thery, sociologue, qui évoquera le passage d’un modèle traditionnel de "la" famille légitime, où le secret s'imposait pour sauver la réputation du nom, à un modèle de sincérité personnelle et de prise en compte des droits de l’enfant.

Tensions liées à la régulation des plateforme, protection des données personnelles, manipulations de l’information et ingérences étrangères via le cyberespace... Les technologies du numérique peuvent-elles se muer en menaces contre nos droits et nos libertés ? En quoi la volonté des États de réguler leur usage représente une tâche complexe qui peut avoir des effets inattendus voire pernicieux ? Ce sont ces questions décisives pour l’avenir de nos démocraties qui seront abordées dans cette rencontre organisée en partenariat avec la Commission Nationale de l’informatique et des Libertés (CNIL).

De quelle manière l'image est-elle porteuse d'informations spécifiques ? Comment interagit-elle avec l'information textuelle ? Et dans quel cadre est-elle tenue d'être une information ? À partir d’exemples tirés dans la presse et le domaine de la justice, des spécialistes de l’histoire de l’art invitent le public à réfléchir à la façon dont l’image s’avère déterminante dans la compréhension et l’explication d’un événement, et peut même, sous certaines conditions, agir comme preuve.

Grâce aux enquêtes de multiples lanceurs d’alerte - journalistes, militants, magistrats - qui ont fait émerger le sens précis du mot mafia, la loi italienne sait désormais réprimer des phénomènes marqués par l’intimidation, l’omertà et l’assujettissement. À l’avenir, d’autres enquêtes inspirées de ce modèle seront nécessaires pour cerner des phénomènes dont l’existence demeure incertaine, aux yeux

De quels outils dispose-t-on pour saisir avec justesse les discours sur la migration ? Est-il possible d’envisager un « juste récit » ? Quelle est la place des récits à la première personne dans la quête d’un récit alternatif mais empiriquement valide ? Lors de cette table-ronde, il sera question du traitement médiatique des récits de migrations, de leur instrumentalisation - à des fins de propagande et/ou de désinformation – et les luttes informationnelles.

« On nous vole notre sueur. Nous ne sommes bons qu’à payer des impôts et le peu d’emplois qu’il y a ce sont les étrangers qui les occupent ». Pensez-vous que cet extrait de discours à l’Assemblée Nationale fut prononcé en 1885 ou en 2022 ? Cette question est extraite du quiz proposé au public lors de ce temps d’échange avec un économiste, un historien et une journaliste sur la fabrique du débat autour des enjeux migratoires. Une table-ronde qui invite à développer une réflexion critique autour des opinions et idées reçues en matière de migrations.

Au sortir de la Grande Guerre, Marc Bloch propose un programme de recherches sur les « fausses nouvelles » en temps de conflit. La guerre déstabilise la vérité, non seulement par le contrôle de l’information qu’elle suscite – censure ou propagande – mais aussi par les phénomènes de déformation et subversion de l’information qu’elle nourrit. Cette table-ronde prolonge les enquêtes de Bloch en les amenant sur le terrain des « guerres modernes », caractérisées par le rôle croissant des systèmes d’information.

D’un côté des mouvements anti-migrants observés à Calais et en Angleterre ; de l’autre des groupes de Gilets jaunes toujours actifs en 2025. Bien que ces contextes diffèrent, ils partagent certaines caractéristiques communes : la circulation de rumeurs, de fausses informations et de récits conspirationnistes qui influencent les dynamiques collectives. Comment ces récits participent-ils à construire une identité collective ? Quels rôles jouent certains « entrepreneurs en information », dans l’instrumentalisation de ces discours pour mobiliser ou diviser ? Comment la figure du parasite est utilisée pour parfois, créer ou maintenir un engagement ? En partant des diverses formes de déformation de l’information et leurs frontières parfois ténue avec la vérité, il s’agira de stimuler une réflexion collective sur les moyens de déceler et de répondre à ces phénomènes dans le débat public.

Quel est l’intérêt des sources orales pour documenter le réel ? En s’intéressant aux apports heuristiques des paroles recueillies, aux méthodes mobilisées par deux disciplines, l’histoire et l’anthropologie, il est possible de discuter de la valeur informative des témoignages, entre expériences situées, représentations et mémoires. Dès lors, leur archivage et leur accessibilité servent autant la communauté des chercheurs que potentiellement tous les publics, à certaines conditions.

L’accès à une information de qualité, libre, indépendante et pluraliste est un élément constitutif de la démocratie. La propriété concentrée des médias entre les mains de quelques puissances économiques est-elle compatible avec cette nécessité d’indépendance et de pluralisme ? Que faire pour conserver cet indispensable contre-pouvoir ? Venez en débattre avec Julie Sedel, maîtresse de conférences en sociologie et science politique à l'Université de Strasbourg, Valentine Oberti, co-directrice de Mediapart, et Sylvain Bourmeau, producteur de l'émission "La Suite dans les idées" sur France Culture, directeur d’AOC, et professeur à l’EHESS. Modération par Michel Potoudis, professeur de sciences économiques et sociales, membre du collectif Coudes à coudes.