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Présentation

Qu'ont-ils en commun, les anabaptistes de Thomas Münzer, Rabelais, Francis Bacon, les fouriéristes, les icariens, les habitants de la Colônia Cecília au Brésil, Mirra Alfassa et son Auroville et les zapatistes du Chiapas ? Le regard critique envers ce monde-ci et le choix d’imaginer de nouvelles manières de vivre ensemble. Parfois même, le désir de transformer le réel en idéal.

Cinq cent ans se sont écoulés depuis que Thomas More a donné le nom d’utopie au projet de bonheur humain. Depuis lors, les contenus, les formes et les connotations de l’utopie n’ont cessé de changer. Si la Renaissance nous a légué des utopies littéraires extraordinaires, les utopies des Lumières sont sorties du monde littéraire et ont imprégné le langage politique, philosophique et pédagogique. Le XXe siècle a vu naître et proliférer des dystopies :

Evgueni Zamiatine, Aldous Huxley et George Orwell racontent que, loin d’être innocente, la quête utopique aboutit à la perte de la liberté. Dans les dernières décennies du siècle, une vague d'incrédulité et de renoncement a déferlé sur l’utopie :
Il « n’y a pas d’alternative » à notre modèle de société, aimait dire Margaret Thatcher.

Mais la mort de l’utopie est-elle une éventualité réelle ? Peut-on cesser de désirer un monde tout autre ? La fin des « grandes » utopies politiques implique-t-elle la disparition des « petites » utopies, fondées sur la solidarité, le partage, la créativité collective ?

Utopies au pluriel, donc : en tant que genre littéraire, programme politique, jeu intellectuel, élan universel, expérience communautaire. C’est aussi pour cette raison que les sciences sociales ont forgé des termes nouveaux, comme uchronie, hétérotopie, ici-topie, retrotopie. Par sa nature protéiforme et ses frontières mouvantes, l’imaginaire utopique nous parle des espoirs et des inquiétudes pour l'avenir. Il est également un miroir tendu à la société́ qui l’a produite. Aujourd’hui, qu’en-est-il de cet imaginaire ? Y-a-t-il une reviviscence de l’utopie ? Quels en sont les thèmes et les formes privilégiés ? Comment redonner ses chances à l’utopie, après les dérives totalitaires du XXe siècle ?

Cette nouvelle édition d’Allez Savoir explore l’imaginaire utopique, son passé et son présent, sa tension vers l’avenir. Le voyage en utopies prévoit la visite de différents « lieux » : utopies de l’espace et du temps, utopies naturelles et technologiques, utopies sociales et artistiques, dystopies, petites et grandes utopies...

 

Les co-présidentes du comité scientifique d’Allez Savoir, 4e édition Marie-Aude FOUÉRÉ, anthropologue,
Sabina LORIGA, historienne

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